Je serai à la manifestation

JPB du 06/10/2012   ici        

Franck HERVE / Délégué syndical LAB Castorama

 

Je serai à la manifestation pour le respect des droits des prisonnier-e-s politiques basques le samedi 10 novembre. Et probablement nous serons des milliers à battre le pavé bayonnais. Il ne s’agira pas d’une manifestation de plus en faveur des prisonnier-e-s. Une de ces dizaines de manifestations qui ont ces dernières décennies marqué la vie de notre pays en portant dans la rue le soutien aux prisonniers-e-s politiques basques et à leur famille. Pour demander que cesse la répression. Pour exiger que leurs droits soient respectés et leur dignité non bafouée.

Cette manifestation du 10 novembre prochain sera sans nul doute porteuse d’un message tout aussi clair, mais placé dans un contexte que jamais nous n’avons encore vécu. Il s’agira en effet de clamer nos exigences citoyennes, sans parti pris, ni vision idéologique particulière. Chacun-e, porteur-seuse d’une seule et même demande ; que les conséquences du conflit au Pays Basque soient traitées avec justice et humanité et ce, en phase avec le temps historique dans lequel le Pays Basque s’inscrit, à la suite de la déclaration d’Aiete et de l’annonce de la fin de l’action armée menée par l’ETA.

Cette interpellation, sans nul doute massive, déterminée, aura pour destinataire prioritaire le président de la République française et le gouvernement français actuel.

Il y aura probablement un avant et un après 10 novembre au Pays Basque. Car cette manifestation ne sera pas comme indiqué précédemment une manifestation de plus. Elle sera le point de départ d’un cycle vertueux. Celui de la responsabilité partagée. Celui de l’avancée dans l’union des forces de progrès, les forces de paix. Car c’est bien de paix qu’il s’agit. De cette paix qui se dessine au Pays Basque depuis plus d’un an. De cette paix que des “deux côtés de la barricade” les acteurs d’hier du conflit semblent condamnés à construire au vu du contexte politique nouveau.

Mais la paix n’est pas que l’affaire des combattants qui se sont fait face durant si longtemps. Pas uniquement l’affaire des “sachants”, des initiés et autres spécialistes. C’est l’affaire de tout le monde, de toutes celles et tous ceux qui au Pays Basque – et ailleurs – estiment que le temps est venu de tourner la page des violences pour embrasser celle du rapport pacifié entre les parties. Pacifié, car basé sur la notion de justice.

Herrira nous donne la possibilité d’être acteur-trice de ce mouvement de fond, populaire, riche par sa diversité, mais uni par un seul et même projet : celui de construire les conditions de la paix juste et définitive au Pays Basque.

Oui, je serai à la manifestation du samedi 10 novembre, car je crois que la voix de chaque citoyen-ne est importante lorsque l’on a rendez-vous avec l’histoire. A chacun-e d’entre nous d’être acteur-trice de la réussite de cette manifestation en informant et en mobilisant autour de soi ; la famille, les collègues de travail, les ami-e-s, les voisin-e-s…